Je suis venu parce que je t’aime /

Faut pas le dire / faut plus en parler / faut pas / veux pas / veux pas raconter les rats qui grignotaient les pieds dans la cale dont l’air était si lourd que même la flamme d’une bougie ne pouvait pas rester éclairée. Punto / punto / punto. Je suis venu parce que je t’aime. Je t’ai chopé à l’angle de cette rue bleue qui dégringole vers le Malecón. Cette rue empruntée tous les matins à vive allure pour rejoindre la douce conversation de Silvio. J’ai foncé sur toi comme un dingue. Je ne t’ai pas demandé d’autorisation. T’as rien dit, je l’ai pris pour un assentiment. Je me suis découvert magnifique, avec mon sale short de colon à pois bien ronds, ma gueule en vrac écrasée de chaleur, mes cheveux en désordre collés par le sucre du rhum de la veille. Tout un monde de pourriture nettoyée brusquement par cette rencontre.[…]

 

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